La Mannschaft a un objectif clair : valider son billet direct pour la Coupe du Monde 2026. Pour ce faire, l’équipe de Julian Nagelsmann doit idéalement s’imposer lors de ses prochains matchs de qualification au Luxembourg (14 novembre) et contre la Slovaquie (17 novembre) à Leipzig. Le sélectionneur a dévoilé sa liste le 6 novembre, non sans quelques surprises. L’enjeu est double : il ne s’agit pas seulement de la première place du groupe, mais aussi d’assurer une place dans le « chapeau 1 » lors du tirage au sort des groupes du Mondial, prévu le 5 décembre à Washington. « Ensuite, nous pourrons avancer et concrétiser la planification pour 2026 », a expliqué Nagelsmann.
Inquiétudes avant les matchs cruciaux
Cependant, des incertitudes pèsent sur l’équipe à l’approche de ces échéances. La participation de Nico Schlotterbeck en défense semble compromise. Le joueur de Dortmund a subi un choc violent au pied lors du match nul 1-1 contre le Hambourg SV, en heurtant Jordan Torunarigha lors d’un dégagement. « Le pied a déjà bien gonflé pendant la nuit. Honnêtement, la situation n’est pas optimale », a admis Nagelsmann lundi. « Les médecins examinent cela, mais je dois attendre l’évolution cette semaine. » Parallèlement, le sélectionneur s’est exprimé sur le cas de Sané, un joueur « capable de tout », mais dont il attend désormais des performances constantes et décisives.
La nouvelle génération sous observation
La convocation du jeune Said El Mala, 19 ans, continue de faire parler. Julian Nagelsmann a tenu à tempérer les attentes lors de sa conférence de presse. Il a précisé n’être « pas fan des hypes et des montées en puissance extrêmes ». Selon lui, un jeune joueur doit comprendre qu’une première sélection ne fait pas de lui un « international A confirmé ». El Mala doit « saisir sa chance » à l’entraînement pour « montrer » ce dont il est capable. Le sélectionneur veut « sentir » comment ces jeunes « évoluent » et s’ils « entrent en ligne de compte pour le tournoi ». Il en va de même pour Lennart Karl, qui n’a pas encore joué en U21 et doit d’abord « faire ses preuves » à ce niveau. Nagelsmann attend de lui qu’il « joue le rôle prépondérant » que l’on peut exiger d’un joueur du Bayern Munich. D’autres jeunes talents, comme Assan Ouédraogo ou Nicolò Tresoldi, restent « en lice » et sont observés en vue d’une éventuelle « intégration » dans l’effectif pour la phase finale.
Mondial 2026 : un enjeu sportif, mais aussi sociétal
Si l’enjeu sportif pour 2026 est au centre des préoccupations de la DFB, le tournoi soulève d’autres questions, notamment celle de l’ambiance dans les stades. Le football européen fait face à une peur croissante des débordements, une réalité qui contraste fortement avec d’autres événements sportifs. La différence entre les supporters de football (soccer) et de football américain a été récemment illustrée lors de deux matchs. Pour la rencontre à haut risque entre Hertha et Dresde, les supporters visiteurs ont été accueillis par des canons à eau et des centaines de policiers, puis séparés par des barrières pour éviter l’escalade. À l’inverse, un match de NFL s’est déroulé dans le calme, sans nécessiter la moindre présence policière.
Entre passion et sécurité : le dilemme du football
Un match à haut risque face à un match à risque zéro. Ce sont les spectateurs ordinaires qui souffrent de cette atmosphère tendue, et pas seulement en Allemagne. Les exemples récents s’accumulent : à Paris, des supporters du Bayern ont été harcelés et parqués à un péage disposant d’une seule toilette pour 750 personnes ; à Nice, ceux de Fribourg ont été retenus 90 minutes dans leurs bus ; à Naples, les fans de Francfort ont été totalement interdits d’accès suite à des incidents antérieurs ; à Stuttgart, les supporters locaux craignaient des heurts avec les hooligans de Feyenoord. Dimanche dernier, pourtant, le match de football américain a démontré qu’une ambiance de fête paisible, rappelant les grands moments de ferveur populaire, était possible. C’est un espoir pour la Coupe du Monde 2026 au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Le mélange du sens du spectacle américain, de la passion sud-américaine et de la culture profondément enracinée des supporters européens pourrait créer un tournoi mémorable, peut-être le plus marquant depuis l’édition 2014 au Brésil, et bien loin des atmosphères de 2018 en Russie ou 2022 au Qatar. L’objectif serait de retrouver l’incroyable intensité du football, comme celle ressentie lors de Hertha-Dresde, mais en l’associant à la quiétude du football américain.