PAR CHRISTIAN DE SAINT – BERNARD.
Le monde syndical est à un tournant dans le secteur de l’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique. Du moins, si l’on en croit l’ambition des assises sociales lancées hier, mercredi 10 mai 2023, par le Pr Patrick Mouguiama-Daouda. Ministre en charge de ce département ministériel, il s’est employé à faire valoir les enjeux cruciaux de ce rendez-vous auquel prennent part les syndicats et l’administration sectorielle.
Soucieux de voir que les échanges sur les problématiques récurrentes soulevées par les syndicats aboutissent à des « propositions concrètes et soutenables », le Ministre inscrit ces assises en droite ligne du Dialogue social préconisé par l’Exécutif en 2020, piloté par le ministère de la Fonction publique et restitué dans chaque département ministériel.
De fait, ces assises répondent à une vision politique et réformiste clairvoyante. Ce, nonobstant le temps passé depuis lors en vue de rechercher patiemment un « modus operandi ».
Mieux, l’intérêt de ce conclave tient aussi au fait qu’il rassemble, outre la tutelle et les partenaires sociaux, mais aussi les principaux ministères impliqués dans le réglement de ces questions visiblement transversales pour la plupart. Notamment la Fonction publique, le Budget et les Travaux publics.
En outre, la méthodologie de travail prévoit la mise en place de commissions thématiques articulées autour de la Gouvernance des établissements et Infrastructures, la Réforme des textes, la Commission financière, des Situations sociales, Réformes pédagogiques et curriculaires, ainsi que les Libertés syndicales.
A l’ évidence, le pari de la transformation de l’environnement de travail au supérieur en cette ère de la Digitalisation des systèmes universitaires, voire de la qualité des programmes académiques à mettre nécessairement en lien avec le marché mutant de l’emploi, incite à opérer cet inévitable changement de paradigmes dans le monde syndical universitaire.
Pour sortir le secteur public du cycle infernal des grèves répétitives qui nuisent profondément à son image dans l’opinion, et ôter à l’Université gabonaise la fâcheuse réputation d’ « usine à fabriquer des chômeurs ». Fondé ou pas, le défi est de taille pour les syndicats. Sans doute pour la tutelle aussi dont l’action publique prolonge et tend à concrétiser, au fond, les conclusions de la Task Force dédiée à l’Education, la Formation et l’Emploi de 2018.
En somme, elle s’estime fondée à indiquer aux acteurs la voie pragmatisme, et du dépassement de soi, tout au long de ces assises inédites dans un environnement plus ou moins souvent en ébullition.