Dans certains sujets, il faut éviter la confusion. Mettons les choses au point, objectivement. Il paraît qu’il y a une presse mercenaire au Gabon, qui aurait pris l’initiative de s’attaquer au porte-parole de la présidence de la République, c’est à dire à Jessye Ella Ekogha, et plus loin, à Ali Bongo Ondimba, le chef de l’État, et sa famille.
D’abord, disons les choses très nettement. Le mot « mercenaires » pour désigner des confrères est tout simplement répugnant, abject et désolant. Je n’imagine à aucun moment un vrai journaliste, sorti d’une école ou ayant fait ses preuves en Rédaction, penser un seul instant à utiliser un tel qualificatif. Chacun sait que c’est contraire à la déontologie, et par dessus tout: anti-professionnel.
Cela dit, il faut donc comprendre que ceux qui en font usage ne sont, en réalité, pas des journalistes, mais plutôt des commandités, qui ont fait depuis l’arrivée de Jessye Ella Ekogha à la communication présidentielle, irruption dans la corporation, et sali la très noble profession.
DE LA GALAXIE DES MÉDIAS EN LIGNE ET DES JOURNAUX PRIS EN MAIN PAR LE COLLABORATEUR D’ALI BONGO
Soyons clairs: il existe aujourd’hui des médias nourris par Jessye Ella Ekogha. C’est un secret de polichinelle.
Ces pseudo entreprises de presse, dont la plupart sont sans sièges et se transportent dans des « cartables », semblent s’être spécialisées dans la diffamation et l’injure publique .
Ces « journaux » parasitent la corporation, attaquent à ciel ouvert des confrères, les traitant de mercenaires et de tous les noms de volatiles. Plus grave, ils (ces journaux) jouissent d’une impunité déconcertante.
L’entrisme ambiant du collaborateur d’Ali Bongo Ondimba, le président de la République, dans le monde de la communication aurait dû interpeller dès le début. Mais le laissez-aller et laissez-faire dont ils jouissent,lui et ses mercenaires, depuis quelques 3 années déjà, vont manifestement occasionner un affrontement irréversible. Et ce serait bien dommage.
DE LA FABRICATION DES INFORMATIONS
Fixons les choses. Ni Ike Ngouoni, ni Christian Patrichi Tanasa Mbadinga n’ont évoqué un accord occulte liant quelques acteurs de la presse privée et leurs institutions.
Ils n’ont à aucun moment, devant la Cour criminelle spéciale, cité les confrères aujourd’hui pris à partie par la galaxie de Jessye Ella Ekogha. Le Gabon est un pays de verre. Tout se sait. D’ailleurs, cette information est consultable au tribunal de Libreville. Aucun greffier n’a consigné cela.
Il faut donc s’interroger sur les raisons de la fabrication de ces informations. Si Patrichi Tanasa n’a jamais dit que des médias émergeaient chez lui, et si Ike Ngouoni ne l’a lui aussi jamais dit, pourquoi avoir fabriqué une telle information? Dans quel but?
Il y a deux thèses possibles. Premièrement, la volonté de nuire à des confrères, qui ont jusqu’ici refusé de s’aligner derrière la logique de Jessye Ella Ekogha, celle de les tenir coûte que coûte.
Deuxièmement, il y a la volonté de mettre le voile sur les vraies révélations sorties par les anciens collaborateurs du chef de l’État, lesquelles impliquent son épouse et son fils, dans les détournements lourdement sanctionnés par la justice.
Ces aveux de Ike Ngouoni et Christian Patrichi Tanasa auraient dû être débattus partout. Qu’il s’agisse des médias publics ou privés, l’on n’en aurait parlé.
Certes, la presse publique ne peut en parler. Et la raison est toute simple: LE GABON EST UN PAYS COMPLIQUÉ. Rien n’est jamais simple chez nous.
Mais revenons à la démonstration. Si l’on crée un sujet dans une affaire aussi compliquée, et si l’on fait toute une série d’agitations là dessus, il est clair que l’attention des populations n’en serait que détournée. Mais là aussi, c’est mal connaître les Gabonais, désormais au fait de tout.
Les populations sont au fait de ce qu’il se passe et attendent inlassablement des sanctions, peu importe les titres et les liens familiaux qu’ont certains avec le président de la République.
DES « MERCENAIRES »
Le journalisme est un métier à sous. Et qui connaît le maniement de la plume en tire un bénéfice, nécessairement. Cette obsession de noircir ceux qui savent tirer leur épingle du jeu est simplement ignoble.
Jessye Ella Ekogha, s’il est vrai qu’il ne souhaite plus du tout alimenter certains journaux privés comme cela l’a été par le passé, c’est tout à son honneur et la presse libre et indépendante se fiche complètement puisqu’elle a su, au cours de nombreuses années s’adapter à son environnement et développé, par voie de conséquence, son propre modèle économique.
L’argent du Palais, en considérant qu’il existe vraiment, ne l’intéresse pas. D’ailleurs, la presse libre et indépendante a toujours pensé qu’on ne crée pas un journal pour compter sur la subvention, bien qu’elle soit essentielle, ou sur un possible émargement au Palais, si tant est que cela existe. Sa principale mission est l’information, et n’en déplaise à certains, comme Jessye Ella Ekogha, cette seule mission est créatrice de richesses.
De plus, la presse libre et indépendante a toujours pensé qu’elle doit s’affranchir de tous liens occultes qui pourraient la tenir…d’une certaine façon.
ATTAQUER LE CHEF DE L’ÉTAT ET SA FAMILLE ?
Il faut être crevé du cerveau pour croire un seul instant que la presse libre et indépendante s’assigne un tel projet. En revanche, ce que l’on devrait définitivement mettre dans la tête du communiquant en chef du Palais Rénovation, c’est que les actions d’un chef d’État, au Gabon comme dans tous les pays démocratiques, se critiquent, s’analysent, et se scrutent, avec toute l’objectivité requise. Y voir une tentative de salissure ou un acharnement est une profonde méprise.
La presse est considérée comme libre dès l’instant où elle peut, avec toute la déontologie exigée dans la profession, traiter de tous les sujets. Elle n’est pas aux ordres du chef de l’État ou les siens. Elle est en revanche, au service de la nation, dans l’intérêt supérieur.
Cette attitude qu’à Jessye Ella Ekogha, le porte-parole de la présidence de la République, de lâcher des chiens de garde sur les médias d’influence et leurs responsables est profondément bas et abject.
La République n’a pas besoin d’un spectacle aussi avilissant. La presse libre et indépendante n’a aucune raison de s’en prendre au chef de l’État, ou aux membres de sa famille, de même qu’elle n’a aucune injonction à lui faire.
Parce que présidant aux destinées des gabonais, tous les actes de gestion de la chose publique par le chef de l’État sont scrutés avec grande attention.
Il faut l’entendre définitivement, la presse libre et indépendante n’a qu’une seule mission, celle d’informer, éduquer et divertir sainement les populations. Elle a aussi la responsabilité de s’assurer, en toute objectivité, que le chef de l’État est bien le président de tous les gabonais, qu’il répond à leurs attentes, qu’il travaille à l’amélioration de leurs conditions de vie, et que les promesses faites sont réellement tenues.