
A peine ont-ils prit en main les rennes du volet gouvernemental de l’enseignement supérieur, que le Ministre Patrick Daouda Mouguiama et la Déléguée Camelia Ntoutoume sont-ils déjà confrontés à la goujaterie de mal gestion humaine et financière qui gangrènent ce secteur de l’éducation dans notre pays. Selon des sources concordantes issues de syndicats, une vaste magouille avec usurpation de fonction impliquerait des hauts responsables de l’enseignement supérieur.
En effet, au sortir des sortir des états généraux de l’éducation et de la formation organisés à l’initiative du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, le gouvernement gabonais à décidé de la création, au sein de l’ENSET (Ecole normale supérieure de l’enseignement technique), d’une Ecole Doctorale des Grandes Ecoles (EDGE), par arrêté ministériel n°00182/MESRS du 02 février 2016, avec pour mission d’organiser des cycles de formation en doctorat en Sciences et Techniques Industrielles (STI), en Sciences des Techniques des Tertiaires (STT), en Sciences du Bois (SB), en Sciences Appliquées (SA), en Sciences de l’Éducation (SE) et en Sciences de l’Environnement et Développement (SED, geomatique et développements).

Les objectifs assignés à l’EDGE sont : Assurer à tous les doctorants inscrits une formation à et par la recherche ; Produire de nouvelles connaissances et de nouveaux outils scientifiques ; Garantir aux doctorants inscrits un encadrement scientifique de haut niveau ; Inculquer aux doctorants inscrits des habiletés nécessaires au bon usage de leurs connaissances, une bonne appropriation de la démarche scientifique, un intérêt et des capacités de continuer à enrichir leurs connaissances, s’adapter à des contextes professionnels divers. L’article 10 de l’arrêté indique, par ailleurs : le directeur de l’École doctorale est un enseignant-chercheur, professeur titulaire nommé par le Ministre en charge de l’Enseignement supérieur. Il a rang et prérogatives de Directeur des Etudes des Grandes Ecoles. Quand à l’article 13 dudit arrêté, il est écrit que les ressources de fonctionnement de l’École doctorale sont constituées par une dotation inscrite au budget de l’Enset, de l’Enef et l’Ens. Afin d’impulser une dynamique nouvelle cadrant avec les objectifs assignés à l’école doctorale, le Ministre Jean De Dieu Moukagni Iwangou, en bon juriste de formation et de carrière, à son avènement au Ministère de l’enseignement supérieur, par arrêté ministériel n°000003/MESRSTT/SG/DGES du 14 février 2020, portant nomination à la direction de l’Ecole Doctorale Grandes Ecoles, a promu à la tête de l’établissement une équipe de fonctionnaires déterminés et répondant aux critères de choix et de compétence pour assurer le bon fonctionnement de l’école pour une durée de trois (03) ans, à compter de la date de sa signature. Afin de mettre un terme à l’imposture qui prévalait, par une décision (?) unilatérale considérée de cynique, des Directeurs généraux le l’Ens, de l’Enset et de l’Enef. Un formalisme contraire aux dispositions de l’article 10, de l’arrêté n°00182/MESRS du 02 février 2016, portant Création, Organisation et Fonctionnement d’une école doctorale au sein de l’ENSET. La décision de nomination d’une nouvelle équipe dirigeante de l’EDGE matérialisait la promotion de la dimension-genre afin d’être en phase avec les objectifs de la Decennie de la Femme prônée par le President de la République, Ali Bongo Ondimba. Le Secrétaire général du Ministère (administration) et le Directeur général de l’enseignemnt superieur (académie) étaient chargés, pour leur part, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté, enregistré, publié selon la procédure d’urgence, et communiqué partout où besoin sera.
Malheureusement pour des raisons non élucidées, ses dispositions n’ont pas été mises en applications par ceux qui en étaient chargés de leur exécution. Tout comme d’après les mêmes sources syndicales, le bilan des quatre années d’existence de l’EDGE réclamé par le Ministre Moukagni Iwangou, n’a jamais été produit ni etabli par les responsables du Conseil scientifiques de l’École doctorale. Toute chose qui laisse supposer à des malversations. Par contre, pour embobiner les nouveaux Responsables ministériels, on observe ses derniers temps, quelques jours seulement après la formation d’un nouveau gouvernement, le retour en fonction de l’ancien Directeur de l’école doctorale, a qui l’on veut faire attribuer un nouvel arrêté signé par le Ministre Mouguiama, avec le blanc-seing du Secrétaire général du Ministère et du Directeur général de l’enseignement superieur. Alors que celui-ci ne dispose ni d’un décret encore moins un arrêté ministériel. La question que l’on se pose aujourd’hui est de savoir quels sont les mobiles réels qui ont poussé le Secrétaire général du Ministère et le Directeur général de l’enseignement supérieur, de ne pas mettre à exécution la décision de l’arrêté n°000003/MESRSTT/SG/DGES du 14 février 2020, prit par leur chef hiérarchique ? Est-ce que parce que les promus n’ont pas adhéré aux combinaisons de magouilles instaurées au sein du Ministère et des différentes entités sous tutelle ? Quelles motivations animent les hauts responsables de l’enseignement superieur, au point de vouloir à tout prix remettre dans ses fonctions l’ancien directeur de l’EDGE, coopté par un groupuscule de directeurs de grandes écoles ? Un simple règlement intérieur peut-il être superieur à un arrêté ministériel comme veut le faire croire le Secrétaire général du Ministère ? Dans tous les cas, le recours administratif introduit par les syndicalistes et relatif à l’application de l’arrêté n°000003/MESRSTT/SG/DGES, portant nomination à la Direction de l’Ecole Doctorale des Grandes Ecoles est suffisamment illustratif pour attirer l’attention des nouveaux responsables ministériels sur les pratiques peu orthodoxes en cours au sein dudit département. Mieux, la résistance à exécuter une décision ministérielle, illustre l’insubordination dont fait preuve depuis le 14 février 2020. Cette situation inédite est de plus mauvais effet pour un département ministériel en charge des questions de l’enseignement. Car cette situation révèle de l’indiscipline de certains collaborateurs. (Affaire à suivre).