Créée par l’ordonnance n.024/PR/2010 portant création et organisation de la Caisse des Dépôts et des Consignations ( CDC) par le décret n.0450/PR/MDDEPIP du 9 septembre 2016 fixant les statuts de la CDC, est depuis un certain temps l’objet de virulentes critiques fondées du fait d’une gestion calamiteuse lorsque l’on se situe sur le prisme de la bonne gouvernance que ne cesse pourtant de prôner le président de la République dont la promptitude des réactions vis- à- vis des commis de l’Etat indélicats est très bien accueillie par tous ou presque tous.
Le fait récurrent s’apparente à une mode depuis la nomination de Dame Patricia Danielle Manon aux fonctions d’Administrateur Directeur Général ( ADG). Incompétente ou simplement laxiste ou peut- être de mèche avec des entreprises véreuses, l’on ne saurait, nous n’étant pas compétents pour le faire, trop nous avancer quand bien même notre souhait reste celui de voir une enquête être diligentée contre cette responsable qui, si elle demeure certainement à son poste plus longtemps, menace de tout mettre sens dessus- dessous.
En effet, il y a beaucoup à lui reprocher tant au niveau de la gestion administrative qu’à celle des contrats passés avec certaines sociétés de construction. Des faveurs inexplicables sont par exemple offertes au Secrétaire général de son institution, qui touche curieusement une double rémunération de la Fonction publique et de la Caisse des dépôts et des consignations, au vu et au su de l’ADG qui semble se complaire devant cette situation pour le moins préjudiciable, y compris pour l’Etat plus que jamais engagé dans une vaste opération de salubrité publique et de relance de l’économie passant par la réalisation d’efforts colossaux dans des domaines tels la gouvernance et la lutte contre la corruption. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tout cela se fait en violation des textes de la CDC, pour ne pas dire au mépris de ceux- ci.
Là n’est décrit qu’un infime pan de la roublardise de Patricia Danielle Manon sous la direction de qui la CDC pourrait être assimilée à la cour du roi Pétaud. On peut au vu de ce qui s’y passe se demander quelle réponse apporte cet établissement public bénéficiant et pourtant d’importants moyens financiers de l’Etat, à la politique de logement social prônée par le président de la République lorsque l’on sait qu’elle a entre autres missions d’accompagner les politiques publiques de l’Etat et des collectivités locales?
On peut également se poser la question de savoir pourquoi l’ADG de la CDC, évite soigneusement de déposer par exemple plainte contre des sociétés supposées n’avoir pas respecté les clauses contractuelles dans la réalisation des logements qui auraient dû être réceptionnés en décembre 2019, alors que Dame Manon affirme que des malfaçons auraient été constatées dans le travail, ce qui justifie le retard observé dans la livraison des villas. Dans le lotissement » Magnolia » prévu pour accueillir 200 résidences dont 173 villas de plein- pied et 27 appartements sur trois immeubles ( R+2) sur une superficie de 10 hectares dans la commune d’Akanda, l’on n’a pas d’informations plausibles de la CDC, maître d’ouvrage à travers sa filiale » Avorbam Investissements » (AI), encore moins des parties prenantes au projet, notamment des cabinets d’études, d’architectures et des sociétés ayant soumissionné aux appels d’offres lancés par la CDC, comme s’il s’était installé entre tous, une parfaite collusion au parfum de corruption. Rappelons à toutes fins utiles que le coût du projet est évalué à la somme de 10 milliards de francs CFA.
Les différents procès verbaux signés contradictoirement par le maître d’oeuvre, le cabinet d’architecture
Concept attestent que le taux de réalisation des travaux est de 85% quand certains acquéreurs ayant déjà réglé la totalité du montant des logements se plaignent encore de ne pas être entrés en possession des clés, encore moins des titres fonciers devant leur être remis par la CDC. D’où ils ne sont pas loin de croire à une entourloupe et se réservent donc le droit de porter l’affaire devant le tribunal civil.
Dans le cadre de cette sous- traitance, le cabinet » Concept » a réalisé 5 villas sur le lotissement, révélation du responsable dudit cabinet, Félix Badjamé Pakali, sur les antennes de TéléGabon. Une manière de faire contraire aux procès verbaux qu’il a, lui- même, signé avec le bureau de contrôle technique et les sociétés chargées de réaliser les travaux.
Ce qui démontre clairement les conflits d’intérêts dans lesquels est empêtré le cabinet maître d’oeuvre du lotissement choisi par la CDC et Dame Patricia Danielle Manon qui a certainement opté pour faire main basse sur les biens publics croyant l’impunité encore et éternellement de règle au Gabon.
Le ministre de tutelle qui serait au courant de ce blocage se complait curieusement à rester silencieux.
Un silence que certains trouvent suspect. Sinon, pourquoi Jean-Marie Ogandaga n’instruit pas l’ADG de la CDC à faire avancer ce dossier afin d’organiser dans les plus brefs délais la remise des clés à ces acquéreurs ayant réglé la totalité des logements?
Nous y reviendrons, une fois que nous disposerons de nouveaux éléments.
Chartrin Cesard