Nous publions inextenso, le communiqué de presse des partis de l’opposition, membres du conseil municipal d’Akanda.
Le 05 juin 2020 s’est tenue à Akanda une session du Conseil municipal convoquée par le 2ème adjoint au Maire de la Commune se présentant en qualité de Maire par intérim. L’autorité de tutelle était représentée par le Secrétaire Général du Gouvernorat de la province de l’Estuaire. Cette session avait été précédée, à partir du 25 mai 2020, de plusieurs réunions de différentes Commissions spécialisées. À l’entame des travaux, le Groupe RPM-UN (Rassemblement pour la patrie et la modernité – Union Nationale), représentant l’opposition a contesté la légalité de la tenue de cette session du Conseil municipal. En appui à cette position, le Groupe RPM-UN a rappelé que l’intérim assuré par le 2ème adjoint au Maire de la Commune, décidé par Arrêté du Gouverneur de l’Estuaire pour une durée de 3 mois à compter du 07 décembre 2019, puis prolongé d’un mois, était arrivé à son terme le 07 avril 2020. Dès lors, le 2ème adjoint au Maire n’avait pas compétence pour convoquer et présider une session du Conseil municipal sans disposer d’un pouvoir spécial délivré par le Maire. À la surprise générale, le 2ème adjoint au Maire a déclaré au Conseil qu’il détenait un arrêté en date du 08 avril 2020 qui prorogeait son intérim jusqu’au 05 juin 2020. La majorité PDG-PDS et Indépendant a alors décidé de tenir la Session. Malgré notre demande de transmission de la copie dudit arrêté séance tenante, ce n’est que le mercredi 10 juin 2020 que, non sans avoir insisté, cette copie nous a été remise. Avec gravité, nous exprimons les plus grandes réserves quant à l’authenticité de cet Arrêté du Gouverneur de l’Estuaire. En effet, le 25 mai 2020, lors de l’ouverture des travaux de la commission des finances, le Groupe RPM-UN avait déjà contesté la régularité de l’intérim du Maire assuré par le 2ème adjoint au Maire. En présence des 3ème et 4ème adjoints au Maire, le 2ème adjoint au Maire et le Conseiller juridique du Maire avaient reconnu la pertinence de cette contestation en droit et n’avaient ni présenté, ni évoqué l’arrêté prorogeant l’intérim jusqu’au 05 juin. Le Groupe RPM-UN dénonce cette manipulation de documents administratifs dont se rend coupable la majorité PDG au Conseil municipal d’Akanda avec la complicité des services de l’autorité de tutelle. Un Huissier de justice commis à cet effet a constaté cette situation. En responsabilité et fidèle au mandat reçu des citoyens d’Akanda, le Groupe RPM-UN a décidé de participer aux débats en se réservant le droit de saisir le Juge administratif pour excès de pouvoir et falsification d’acte administratif. * * Le principal point inscrit à l’ordre du jour portait sur l’examen du budget primitif de l’exercice 2020. Le projet de budget présenté à l’examen du Conseil municipal était arrêté à la somme de 1,480 milliards de Fcfa en recettes et en dépenses, contre 1,301 milliards de Fcfa en 2019, soit une augmentation de 179 millions de Fcfa. Le Groupe RPM-UN n’a pas voté ce projet de budget au motif que celui-ci qui n’était ni crédible, ni sincère, n’était pas conforme aux attentes légitimes des populations d’Akanda en même temps qu’il comportait des dépenses incontestablement illégales.
Concernant les recettes. Dans le budget 2019, les recettes propres ont été votées pour un montant total 615,7 millions de Fcfa et réalisées à hauteur de 354,1 millions de Fcfa, soit 57,5%. Il est donc difficile de justifier que dans le projet de budget 2020, les prévisions sur les recettes propres puissent être de 697,5 millions de Fcfa alors que l’activité économique de la Commune est paralysée depuis 3 mois par la crise sanitaire du Covid-19. De même, alors que le Receveur a présenté à la Commission des finances une situation de recouvrement des recettes dans laquelle il n’existe aucun reste à recouvrer au terme de l’année 2019, le projet de budget a inscrit en recettes 200 millions de recettes sur exercices antérieurs. Pour le Groupe RPM-UN, la Commune d’Akanda ne peut compter sur plus de 900 millions de recettes totales en 2020. En conséquence, le projet de budget présenté au vote du Conseil municipal comporte une surestimation des recettes supérieure à 500 millions de Fcfa. Concernant les dépenses. Sur une prévision de dépenses arrêtée à 1,480 milliards de Fcfa, 855 millions de Fcfa concernent les salaires et 113 millions de Fcfa concernent les loyers. Dans ce projet de budget, aucune ressource n’est consacrée aux besoins réels des populations de la Commune qui ne reçoivent pour toute prestation de la Commune que le service de l’État-civil et de la célébration des mariages pour lesquels ils sont tenus de payer timbres et redevances. Si toutes les dépenses prévues dans ce projet de budget venaient à être exécutées, il en résulterait un déficit de plus de 500 millions de Fcfa au terme de l’exercice 2020. L’autorité de tutelle appréciera. Le Groupe RPM-UN a donc refusé de voter ce budget qui a été approuvé par l’ensemble des Conseillers PDG-PDS et Indépendants qui constituent la majorité au Conseil municipal. Au cours du débat, le Groupe RPM-UN a relevé l’illégalité et demandé la suppression de l’indemnité de « Domesticité, eau, électricité et téléphone » versée aux Maires adjoints de la Commune, aux Maires d’arrondissement ainsi qu’à leurs adjoints. Ce mercredi 10 juin 2020, le Groupe RPM-UN a adressé une correspondance au Receveur communal d’Akanda pour lui demander de mettre un terme au paiement de cette indemnité qui représente une dépense annuelle de plus de 75 millions de Fcfa au total. Le Groupe RPM-UN au Conseil municipal de la Commune d’Akanda propose que le montant économisé dans le budget 2020 sur cette indemnité de « Domesticité, eau, électricité et téléphone » indument payée soit utilisé pour la confection, par les couturiers de la Commune, de masques en tissus qui seront gratuitement distribués aux populations.