À la suite des événements malheureux des jeudi 23 et vendredi 24 janvier 2020 à Libreville, il convient de noter qu’à ce jour 203 personnes ont été déférées au parquet de la république.

Cent vingt huit (128) ont été mises hors de cause; dix (10) ont été placées sous mandat de dépôt par le ministère public pour les faits de diffusion de nouvelles fausses. Attroupement armé ayant troublé l’ordre public, outrage à agent, diffamation et incitation à la commission de délits.

Retenons par ailleurs que 27 personnes ont vu leurs procédures être mises en instance pour poursuite des enquêtes.

Trente sept (37) sont placées sous mandat de dépôt par le juge d’instruction après ouverture d’information pour meurtre, tentatives de meurtre, destruction et dégradation de bien meuble et immeubles appartenant à autrui et omission de porter secours.

Signalons que ce jour s’est tenue la deuxième audience de flagrant délit liée aux événements des 23 et 24 janvier 2020. Au cours de cette audience, le tribunal correctionnel a vidé sa saisine sur cinq (5) dossiers et deux (2) personnes ont été condamnées à 45 jours d’emprisonnement dont 30 assortis du sursis et à 25000f d’amande pour outrage a agent et diffusion de fausses nouvelles, tandis que cinq (5) ont bénéficié de relaxe puis le tribunal a connu de deux affaires dont l’une pour des faits de diffamation et l’autre pour incitation à la commission de délits.  Les dites affaires ont été mises en délibéré, pour décision a intervenir le vendredi 14 février 2020.

Par ailleurs, par lettres reçues en son cabinet respectivement le 30 janvier et le 05 février 2020, madame le ministre de la Justice Garde des Sceaux a été saisie par maître Anges Kevin Nzigou, avocat de monsieur Patrichi Christian Tanasa et maître Calvin Job, avocat de monsieur Justin Ndoundangoye, en dénonciation d’actes de tortures qui auraient été infligé à leurs clients respectifs au sein de la détention, autrement dit à la prison centrale de Libreville les nuits du samedi 24 au dimanche 25 janvier et du dimanche 25 au lundi 26 janvier 2020.

Au regard de la gravité des faits allégués dans ces correspondances, s’ils étaient avérés, madame le ministre de la Justice, garante des droits de l’homme et particulièrement des droits des personnes incarcérées dans les établissements pénitentiaires a immédiatement instruit le procureur de la république près le tribunal de première instance de Libreville et les services de la prison centrale de faire procéder à des examens médicaux sur lesdits détenus afin d’établir l’exactitude des faits dénoncés, et le cas échéant, de diligenter une enquête approfondie pour identifier les auteurs et les complices éventuel de tels actes.

À l’issue de ces examens médicaux et des enquêtes menées au sein de la détention, un rapport a été transmis à madame le ministre de la Justice.

Il ressort de ce rapport que les faits dénoncés par les avocats de messieurs Patrichi Christian Tanasa et Justin Ndoundangoye ne sont pas formellement établis et que les évènements décrits ne se sont pas déroulés. Cela est notamment attesté par les résultats des examens médicaux pratiqués sur les victimes présumées et par les témoignages recueillis auprès des intéressés eux-mêmes et des autres détenus.

En conséquence, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux tient à mettre fermement en garde toutes les personnes, y compris les avocats des personnes incarcérées quant aux dérives actuellement observées et à la diffusion d’informations mensongères dans le but de créer l’émoi au sein de la population et de ternir l’image de la justice et des services pénitentiaires.

Elle tient à rassurer l’opinion nationale et internationale et surtout les familles de toutes les personnes incarcérées dans la prison centrale de Libreville comme dans l’ensemble des prison du Gabon sur son engagement ferme à veuiller à la sécurité et à l’intégrité physique de tous les détenus.

En tant que ministre en charge des droits de l’homme, elle ne tolérera aucune dérivé de cette nature. Tous les prisonniers ont des droits qui ne sauraient être ni bafoués ni violés sous aucun prétexte.