Le communiqué final du Conseil des ministres de ce jeudi 05 décembre 2019 a consacré la réalité de la vacance de la Présidence de la République et donné corps à l’imposture qui depuis plus d’un an s’est imposée à la tête de l’État. Désormais, nul ne pourra contester la démarche des femmes et des hommes qui depuis le mois d’octobre 2018 n’ont eu de cesse de prévenir contre le chaos dans lequel les Institutions, en se faisant les complices de cette forfaiture, participaient à plonger notre pays.
Constatant l’incapacité de Monsieur Ali Bongo, qui s’est imposé à la tête de notre pays par la force des armes et au prix de la vie de nombreux Gabonais, le régime a fait le choix de la succession par la voie la plus détestable et la plus abjecte qui soit : le droit du sang ; consacrant ainsi la dévolution monarchique. Une fois de plus, la fois de trop, le pouvoir persiste à vouloir imposer au Gabon un régime monarchique. Une fois de plus, la fois de trop, les institutions de notre pays se font les complices de cette confiscation de la souveraineté nationale. Une fois de plus, la fois de trop, les élites choisissent le déni et se font les complices de cette imposture.
Désormais, le peuple Gabonais, trahi par ses institutions et abandonné par ses élites se trouve directement responsable de son destin. Dans cette situation exceptionnelle où toutes les institutions ont renoncé à protéger le pays, le Peuple gabonais n’a plus d’autre alternative que de se lever. Il est désormais de la responsabilité directe de chaque Gabonaise et de chaque Gabonais de donner un sens à sa citoyenneté. Chaque Gabonais doit se donner le moyen de recouvrer le droit de vivre dans la dignité, dans un pays libéré de la cupidité et de la corruption.
En 2009 comme en 2016, ce régime n’a pas hésité à massacrer des Gabonais pour se maintenir. Les actes de ces dernières semaines prouvent à suffisance qu’il se trouve de nouveau dans les mêmes dispositions. Il doit lui être opposé comme jamais une détermination sans faille du peuple gabonais.
Peuple Gabonais, nous sommes seuls face à notre histoire, seuls face à notre destin. Il n’y a pas de peuple plus digne que celui qui décide de se lever et d’affronter le défi de sa survie. Oui, il est bien question de la survie de la République et du Gabon en tant que Nation. Oui, il est question de savoir si nous choisissons de demeurer des citoyens dignes, ou les sujets d’un clan.
Aucun appel d’aucun leader ne sera plus attendu ; aucun appel d’aucune coalition n’est plus nécessaire. C’est « la patrie ou le néant », pour paraphraser le peuple frère du Burkina.
Peuple Gabonais, peuple digne, peuple considérable, pour reprendre Pierre Claver Akendengue, il est des moments dans l’histoire où le devoir et l’honneur doivent l’emporter sur la peur, où la vertu doit l’emporter sur le vice, ou l’intérêt de tous doit l’emporter sur les intérêts d’une bande.
Nous sommes précisément, depuis le 5 Décembre 2019, dans ce moment de vérité pour le peuple gabonais. Face à notre histoire, face à notre destin, face à notre conscience.
Nous ne pouvons plus reculer, nous ne pouvons plus faire l’autruche et regarder ailleurs. À la brutalité de l’imposture qui se joue depuis un an à la Présidence de la République, nous devons opposer la force de nos marches, de nos mains, et de nos poings. Car tous les peuples déterminés qui se sont levés un jour, sont restés debout pour toujours.
Peuple gabonais, nous n’avons d’autre choix que de nous hisser au niveau des enjeux du moment. Face au clan Bongo-Valentin qui tente de s’imposer à notre pays soyons unis et déterminés. Plaçons le Gabon au-dessus de tout et de tous. Osons nous hisser au-dessus de nos divergences partisanes et de nos camps politiques.
Nous nous adressons à notre conscience collective. Nous en appelons à la responsabilité directe de chacun, pour agir dans une situation exceptionnelle où toutes les institutions se sont retournées contre nous. Nous en appelons à la responsabilité directe de chacun pour agir, pour faire valoir notre droit à vivre dans la dignité.
Pour notre part, avec l’ensemble des patriotes, au-delà des partis politiques, nous reprenons notre bâton de pèlerin.
Pour le Gabon Agissons !
Vive Le Gabon immortel, vive la République.