L’accélération du mûrissement de la banane par un procédé chimique vient d’être attestée et démantelée par la Mairie de Libreville. Un stock de régimes de bananes a été réquisitionné pour déterminer l’éventuelle nocivité du procédé
L’Inspection générale municipale a procédé, ce lundi 10 septembre, à la saisie, au marché du PK8, encore appelé Marché-Banane, d’une cargaison de banane suspectée d’avoir été aspergée d’une substance chimique pour accélérer son mûrissement. «Ils nous ont dit ce matin que les Gabonais aiment bien manger les beignets. Ils préfèrent mûrir la banane parce que la banane mûre se vend mieux que la verte», a expliqué Armand Dagraça, Inspecteur général municipal (IGM) à l’Hôtel de ville de Libreville, rapportant les propos des commerçants épinglés
La substance trivialement connue sous l’appellation de «versé-versé» reste jusqu’ici non identifiée par l’équipe municipale qui a requis la police pour interpeller quatre commerçantes qui seraient passées aux aveux. Le mode opératoire est simple : une fois la banane, toute verte, achetée au Cameroun voisin, les commerçants l’aspergeraient de «versé-versé» avant de la recouvrir d’une bâche. Et en moins de deux, elle arbore la belle couleur de la maturité.
L’enquête menée avec les services des marchés depuis quelques semaines s’est donc révélée payante. Il revient désormais à l’Agence gabonaise de la sécurité alimentaire (Agasa) de pousser les investigations pour déterminer la nocivité du procédé, et surtout ses effets sur les consommateurs. De même, les signes apparents pour déceler la banane mûre accélérée devraient être déterminés pour rassurer le consommateur. «Les dames ont reconnu. Nos surveillants ont saisi quelques régimes de bananes. C’est après l’enquête que nous allons pouvoir déterminer ses caractéristiques, et ce sont les experts qui vont déterminer quel est le produit utilisé par ces commerçants », a précisé l’IGM.
Des mesures conservatoires ont été prises pour suspendre la vente de la banane provenant des stocks appréhendés. «Nous avons apporté une partie de la banane ici pour pouvoir l’éloigner des autres. Il faut saluer la coopération de l’Association des femmes commerçantes des marchés qui a aidé la police et la surveillance générale à démanteler cette filière», s’est réjoui Gaétan Evrard Obiang Etoughe, directeur général des affaires économiques à la Mairie de Libreville.
La Mairie envisage également de lancer une opération contre les vendeurs d’ailes de poules braisées, communément appelées Nike pour leur forme proche du logo célèbre de l’équipementier américain