Dans son rôle d’organisation nationale engagée dans la promotion , la protection des droits de l’Homme et la défense de l’Etat de droit au Gabon, le Réseau des Organisations libres de la Société Civile pour la Bonne Gouvernance au Gabon (ROLBG) rejette catégoriquement la décision illégale et anticonstitutionnelle de suspension de la Présidente de la Cour d’Appel de Libreville pour avoir ordonné la comparution du justiciable Ali Bongo durant l’audience prévue le 26 Août 2019 suite à la plainte formulée par le collectif des 10 au sujet de la capacité d’Ali Bongo à gouverner le Gabon.
Au nom du principe constitutionnel consacrant la séparation du pouvoir, Mme AYO MBA Présidente de la Cour d’Appel ne doit sa nomination à cette fonction qu’au Conseil Supérieur de la Magistrature, seule instance habilitée à nommer les magistrats des différentes juridictions du pays. Vue sous cet angle, dans l’exercice de ses fonctions de Présidente de la Cour d’Appel, Mme AYO MBA n’est nullement assujettie aux injonctions du ministère de la justice et à encore moins à des décisions politiquement orientées qui bafouent les normes et principes de la démocratie au premier rang desquels l’indépendance de la justice.
De ce fait, au cours de l’exercice de ses fonctions de Magistrat de la Cour d’Appel, elle n’obéit qu’à la Loi et aux procédures judiciaires applicables au Gabon. A la lecture des évènements actuels, Mme AYO MBA, Présidente de la Cour d’Appel de Libreville n’a commis aucune faute professionnelle. Elle n’a fait qu’appliquer la Loi en se déclarant compétente à statuer sur le dossier médical du citoyen Ali Bongo.
Au regard de ce qui précède, le ROLBG condamne avec la plus grande fermeté cette tentative de caporalisation et d’instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique au moment où le sommet de l’Etat fait face à de nombreuses incertitudes liées à l’état de santé du Président de la République. Devant l’ampleur de cette dérive totalitaire, le ROLBG appelle le syndicat des Magistrats et l’ensemble de cette corporation à s’opposer à cette sanction illégale qui consacre le Gabon dans son statut de République bannière fondée sur la violation permanente des principes fondamentaux de l’Etat de Droit. Le ROLBG appelle l’ensemble des Magistrats à prendre conscience de leurs responsabilités dans le combat républicain contre la faillite de l’Etat de Droit et le règne de l’arbitraire au Gabon. Le ROLBG apporte son soutien total aux décisions souveraines de la Cour d’Appel de Libreville dans le cadre du dossier du collectif de 10 contre le citoyen Ali Bongo .
Force reste à la loi, le procès du 26 aout 2019 doit se tenir car nul n’est tenu à obéir à des décisions illégale qui violent et portent préjudice à l’indépendance de la justice.
Fait à Libreville, le 21 aout 2019.
Pour le ROLBG, Georges MPAGA Président Exécutif National