Lancée il y a quelques semaines par le nouveau maire de la commune de Libreville, Léandre Zué, l’opération « Libérez les trottoirs » est entrée en maidernier, dans sa phase de brutalité inouïe, notammentavec le déguerpissement sans ménagement des commerçants vendant en bordure de route. Une opérationlancée avec beaucoup de brutalité ostentatoire de
Monsieur le maire qui a tout dévasté sur son passage.

Des étals cassés et  renversés, des marchandises saisies et brulées, des commerçants, mains sur la tête, pleurant impuissants toutes leurs pertes, leur seul moyen de subsistance dans un pays où le chômage fait rage, etc. C’est le signe de la brutalité sans commune mesure qui accompagne l’opération « Libérez les trottoirs », entreprise par Léandre Zué.

Une opération pourtant salutaire parce qu’elle devraitpermettre la fluidité de la circulation sur les trottoirs, oudu moins ce qui s’apparente aux trottoirs sur certainesvoies, mais quelque peu ternie par le mode d’action au￾jourd’hui. Surtout au regard de la théâtralisation de la
violence qui l’accompagne, puisque que ce soit aux échangeurs des Charbonnages, d’Awendjé et un peu par￾tout, le scénario est le même. Un maire débarquant nuitamment avec ses éléments, brutalisant les commerçants
et saisissant leurs marchandises qu’ils aspergent d’essence, avant d’y mettre le feu, sans état d’âme.

Le tout sous les projecteurs des cameras triées sur le volet pour montrer ce déchaînement d’un zèle jugé trop excessif. Et cela dans le seul but de faire la propagande d’un édile exemplaire dans le développement de la ville. Et cela malgré les supplications des pauvres femmes en pleurs. Dans cette furie incontrôlable, ne sont épargnés que ceux qui paient séance tenante, une somme de 50.000 FCFA, selon les témoignages de certaines commerçantes.

Car au journal du petit matin de mardi 29 mai sur Radio Gabon, les femmes commerçantes qui ne décolèrent pas contre cette brutalité du déguerpissement, témoignent qu’en plus des 50.000 FCFA qu’il fallait payer pour échapper à la colère noire du maire et ses accompagna￾teurs, renversant et brutalisant tout sur son passage, la mairie prélève chaque jour des taxes au titre d’achat des timbres sur leurs marchandises. On comprend alors que si le commerce s’est autant développé aux abords des routes, il l’a été avec la caution de la marie qui prélève de taxes sur une activité pourtant jugée par elle-même d’anarchique.

Toute chose qui pourrait expliquer l’en￾têtement des commerçants, qui, à peine chassés, revien￾nent le lendemain parce que ne trouvant là que leur seule source de revenus pour faire face aux responsabilités fa￾miliales, avec l’idée que leurs taxes payées quotidien￾nement ne peuvent pas l’être en vain.

Il y a manifestement une fuite en avant de la part de la mairie, qui, faute d’avoir construit des marchés appro￾priés comme le lui réclament les commerçantes du troi￾sième arrondissement sans cesse déguerpies, préfère mettre la charrue avant les bœufs, en prônant un déguerpissement à tout prix, faisant même fi des réalités familiales des pauvres mères au marché et qui ne nour￾rissent leurs familles que par leur activité. Comme si le ce dégagement des trottoirs était subitement devenu le seul travail d’une marie qui tente de se distinguer désormais par la mise en scène d’un travail pas du tout bien fait.

La NR