Deux journalistes de Gabon 1ère, camera au point, pointent à son domicile pour une interview sur sa posture politique actuelle et ses ambitions pour les échéances électorales à venir. L’échange, disponible sur YouTube, porte sur une quinzaine de minutes. Le dernier Premier-ministre de l’ancêtre Omar, Jean Eyeghe Ndong, avec son franc parler qui le caractérise, décrit, avec force détails, une situation sociopolitique désastreuse héritée de la présidentielle-catastrophe de 2016 dont les résultats sont encore confisqués par Bongo. Mais une fois au desk, l’interview est passée au scanner puis dans un laboratoire où est finalement extraite sa substance pour ne servir aux téléspectateurs qu’un discours insipide, déstructuré, rapiécé, bousillant ainsi le fil de sa logique narrative.
L’interview d’Eyeghe Ndong a insidieusement été déconstruite par des carriéristes à la con qui veulent à tout prix caresser le prince dans le sens du poil. Il ne fallait pas que les propos tenus par l’opposant hérissent l’enfant roi. Voilà pourquoi des pans entiers ont été retirés au point de le dénaturer et lui ôter sa saveur. Des pratiques qui nous rappellent, de triste mémoire, celles d’un certain Zacharie Myboto, alors puissant ministre de l’Information sous le parti unique et aujourd’hui recyclé opposant. Dans notre métier, si l’on n’est pas d’accord avec les propos tenus par un individu, on les censure, si, en revanche, on choisi de les diffuser, l’éthique commande qu’on les diffuse sans les dénaturer. Ou l’on diffuse l’interview ou on la retire. C’est aussi simple que se torcher les fesses. Les propos tenus par ce néo-opposant n’ont pourtant rien d’offensant ou d’appel à la sédition pour justifier de ce qui ressemble à du banditisme médiatique. Ce qu’il a dit dans son discours est pourtant connu de tous. Il n’a rien ajouté à ce que les Gabonais ruminent au quotidien. Triturer, dénaturer les propos d’un citoyen n’est pas professionnel. Avec un zèle d’arrivistes qui font dans la confusion des genres et qui confondent leurs petits intérêts avec l’intérêt de tout un pays, ces gens ont voulu faire dire à Eyeghe Ndong ce qu’ils voulaient absolument qu’il dise. La supercherie crevait tellement l’œil que les téléspectateurs avertis ont compris que quelque chose ne tournait pas rond. Tout professionnel aura compris qu’un salopard a carrément fait sauter des parties que sa petite tête avait pensées susceptibles d’entraîner une hystérie collective voire une catastrophe nationale. Depuis que l’organisation des législatives est annoncée pour bientôt, le pouvoir qui craint que la non participation de l’opposition décrédibilise ce rendez-vous électoral aux yeux de la communauté internationale et cristallise le conflit postélectoral, pêche à la ligne pour espérer obtenir l’adhésion d’un nombre important d’opposants. Des interviews d’opposants sur leur participation ou non à cette échéance, ces derniers temps, ne visent pas autre chose.
Le rôle de tout journaliste étant celui d’informer et de rétablir la vérité lorsque celle-ci est biaisée, en notre qualité de redresseurs des torts, l’on ne peut que se ranger aux côté des victimes des abus tels qu’ils soient. Militants pour un nouveau Gabon où des ennemis de la libre expression doivent disparaître à jamais, nous publions une partie de l’interview accordée à Gabon 1ère par l’opposant Eyeghé Ndong ; la partie ayant subi une distorsion syntaxique, afin que les lecteurs se fassent leur propre opinion et mesurent jusqu’où peut aller la malhonnêteté professionnelle de certains médias pilotés par quelques charlatans. Avec de telles pratiques, comment ne pas entretenir un conflit permanent avec des téléspectateurs désabusés par des cerbères du monarque qui écument nos médias publics! C’est justement à cause de toutes ces aberrations qui décrédibilisent la presse que le chanteur-compositeur ivoirien Alpha Blondie, lorsqu’il est sollicité pour une interview, exige un direct. Dommage que Gabon 1ère, demeure égale à elle-même, c’est-à-dire la chienne de garde de son maître !
Vous actuellement dans la coalition de M Jean Ping, et vous êtes sorti de l’Union Nationale. Quel est votre positionnement politique actuel et vos ambitions ?
Réponses de l’opposant aux questions des journalistes de Gabon 1ère :
« Je dois vous remercier d’avoir bien voulu vous rendre à mon domicile, parce que je dois dire quand-même que c’est rare que Gabon télévision veuille bien écouter ceux qu’on appelle maintenant opposants. Mais je suis un citoyen, bien sûre, c’est la politique. Je voudrais dire que mon ambition, ce n’est pas ma préoccupation de savoir ce que j’ambitionne en ce qui me concerne. Mon état d’esprit actuel est porté sur la situation, le contexte politique, nous avons été aux élections en 2016, le 27 août, je n’ai pas besoin de revenir sur tout ce qui entourait cette échéance électorale, vous le savez, les compatriotes qui nous suivent le savent. Les gens à l’extérieur du Gabon le savent. Mon état d’esprit est que les Gabonais doivent être respectés dans leur choix, en d’autres termes. En 2016 plus exactement le 31 août, il nous a été donné des résultats de l’élection présidentielle, nous savons tous que ces résultats étaient faux. C’est pour dire que c’est Mr Ping qui a remporté le scrutin. Et, que Mr Ali Bongo qui se retrouve actuellement au bord de mer n’a pas été élu. C’est ce qui nous amène, moi en particulier, à dire que si l’on peut considérer que Mr Ali Bongo est le président légal parce que la Cour constitutionnelle l’a proclamé ainsi, moi je dis que c’est Mr Jean Ping qui est le président élu des Gabonais. C’est ça ma préoccupation, ma préoccupation n’est pas mon ambition personnelle ou bien un positionnement que je peux avoir quelque part dans l’opposition où ailleurs. »
On a souvent dit de vous que vous avez un langage franc et sincère. Dans ce méli-mélo, on vous a vu sortir du cadre de la coalition et se retrouver là où vous êtes, au Senat, alors que vos amis ont décidé de boycotter les élections législatives en avril, est-ce que Jean Eyeghé Ndong est partant pour les législatives ?
« Si je suis logique avec moi-même, je ne peux dire que je suis partant pour les législatives à venir, puisque je vous ai dis que nous avons deux contentieux. Il y a eu triche lors du scrutin présidentielle 2016, et il y a eu des massacres des Gabonais et des Gabonaises au QG de Jean Ping, en témoignent le sang humain, des crimes, mais on n’a pas soldé le contentieux relatif aux crimes. Des faits qui me préoccupent, c’est vous dire que je ne suis pas préoccupé par les législatives »